Bibliothèque de Nivelles

Le beau Brabant

Le Beau Brabant

Liebrecht, Henri
Flament, Maurice ; Ill.

Le beau Brabant : vingt eaux-fortes de Maurice Flament / présentées par Henri Liebrecht

Bruxelles : Éditions Gauloises, 1926

  • Gravure à l’eau-forte – Belgique – Brabant – 1900-1945

Cet exemplaire porte le n° 34.
Exemplaire non relié.
Les eaux-fortes ont été tirées par Maurice Flament, qui a signé chaque épreuve.

 

Résumé :

L’art de Maurice Flament a su traduire en images émouvantes le sentiment qui se dégage de la terre brabançonne.
C’est avec infiniment de sincérité qu’il a fixé en visions sensibles l’aspect paysager et pourtant éternel en son essence, de la terre et des eaux, de l’homme et des choses
.

Les auteurs :

  • Maurice Flament est né en 1884 à Lille ou à Bruxelles. Il a fait ses études à l'Académie des beaux-arts. Il a exposé dans plusieurs salons triennaux, au Salon de Printemps, au Cercle artistique.
    Maurice Flamant a également participé à plusieurs manifestations officielles à l'étranger : Venise, Londres, Vienne, Prague et Varsovie.
    Il a fait partie de l'Association de la Gravure belge.
    Ses peintures ont, entre autre, pour titre : "Panorama à Auderghem", "Joueur d'accordéon".
    Maurice Flamant est décédé à Etterbeek en 1968.
  • Henri Liebrecht est un écrivain belge, membre de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. Il est né à Pera (İstanbul) le 29 juillet 1884 et mort à Bruxelles le 27 septembre 1955. (Source : Wikipédia)

Les joueurs de quilles dans "Le beau Brabant"

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JOUEURS DE QUILLES

      C'est dimanche. Que faire durant les longues heures d'après-midi après le tour dans les champs pour voir si les blés sont mûrs ou si la fenaison sera belle ? Au seuil du cabaret on a déjà fumé trois pipes. Le tabac de la dernière achève de se consumer au fond du fourneau.
Les heures de repos qu'on a prises engagent à un peu l'exercice ces corps de paysans habitués, la semaine durant, aux travaux de la ferme ou de l'atelier.

     Quoi de mieux pour se distraite qu'une partie de quilles : le jeu est à deux pas, le long d'un mur !

     Dans un retrait de pieux fait pour arrêter les coups, le quadrille des quilles de bois aligne ses rangs égaux, neuf quilles solides avec leur ceinture de fer et leur petite tête ronde. Le premier joueur prend la boule à bout de bras ; d’un clin d’œil il juge l’état du terrain; et la trajectoire, puis d'un coup bras balancé, il la lance sur la planche qui lui sert de tremplin, et la boule de bois avec un ronflement joyeux va massacrer les quilles qui, de terreur, sautent en l'air et se culbutent. Les autres joueurs ont d'un regard jugé le coup.
Un gamin, lier de cette besogne qu'on lui confie, redresse les quilles tombées et comme un joueur précoce s'exerce à renvoyer la boule trop lourde pour lui... À intervalles réguliers le projectile repart, avec son roulement assourdi, au bout duquel on entend cliqueter les quilles qui se bousculent l'une l'autre. Pour mieux apprécier la partie, les vieux ont allumé une nouvelle pipe. La cabaretière apporte un plein plateau de verres aux cols de mousse. Les joueurs parlent à peine, car ils sont tout à la partie. Parfois une contestation s'élève, d'ailleurs bientôt apaisée par le coup suivant. Les passants s'arrêtent ; ce sont eux aussi des villageois auxquels ce tranquille dimanche a donné des loisirs.

      Plantés droit au bord du jeu, avec cet écartement des jambes que connaissent les marins et les paysans, mains dans les poches, en bras de chemise et le gilet ouvert sur le plastron, ils regarderont infatigablement la boule aller et venir, du joueur qui se renouvelle à chaque coup, aux quilles toujours redressées après l'assaut.

     Il n'est pas jusqu'au chien de la ferme voisine qui n'ouvre l'œil lorsque la boule passe. Il ne se risque pas d'ailleurs à courir dans le jeu, par crainte d'être traité ainsi que le veut le proverbe.

     Et, quand le soir sera tombé, le dernier coup joué, la boule et les quilles seront abandonnées, jusqu'au prochain dimanche. La pluie et le soleil gerceront et fendront leur bois, car nul en semaine ne fait attention aux quilles dominicales.

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Joueurs de quilles

Choix d'illustrations

Sainte-Gudule
Porte de Hal
Église de Nivelles

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